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Des services de police plus efficaces et moins couteux, est-ce possible?

juillet 30, 2013

L'une des dernières parutions du magazine d'actualités The Economist rapporte que les taux de criminalité sont en baisse presque partout sur la planète. Dans l'ensemble des États-Unis, les taux de crimes violents ont diminué de 32 pour cent depuis 1990, alors qu'ils ont fléchi de moitié dans les grandes villes. Au Canada, le National Post rendait compte l’an dernier des taux de criminalité les plus bas jamais observés en 40 ans.

Avant de se joindre aux services de protection GardaWorld, Yves Riopel a occupé le poste d'inspecteur-chef au sein de la police de Montréal. Il a œuvré 30 ans dans les forces policières, dont 26 pour la Section des enquêtes. Au cours de sa carrière, il a été appelé à exercer des responsabilités toujours plus importantes.

 

Comment est-ce possible ? Probablement grâce à des services de police plus efficaces et ciblés – c’est-à-dire des services qui prennent avant tout pour cibles les points névralgiques de l'activité criminelle – et qui font un plus grand usage de la technologie de pointe. Cependant, malgré ces résultats spectaculaires, une menace beaucoup plus grave pèse sur la police d'aujourd'hui : la tendance à la baisse des budgets municipaux.

 

D'énormes déficits à combler. Dans les faits, la plupart des villes nord-américaines n'ont toujours pas surmonté les obstacles fiscaux dressés par le ralentissement économique de 2008 : soit une baisse des recettes fiscales et une hausse des demandes de services et des coûts. Bien que les valeurs foncières – l'une des principales sources d'impôts locaux – aient connu un redressement, elles demeurent encore loin des niveaux atteints avant la récession dans la plupart des municipalités.

Au Canada, selon L'état des villes et des collectivités du Canada 2012, un rapport publié par la Fédération canadienne des municipalités, ce problème est aggravé par le fait que les services de police et la sécurité publique constituent les dépenses municipales qui augmentent le plus rapidement. En effet, ces secteurs représentent plus de 20 pour cent de l'ensemble des dépenses municipales. Dans plusieurs collectivités, les coûts liés aux services de police augmentent plus rapidement que les coûts liés à la santé.

 

Externaliser le travail non essentiel des policiers. Alors, que peuvent faire les administrations municipales? Pour beaucoup de petites et de grandes villes, une solution efficace est de confier à un tiers qualifié des tâches que les policiers accomplissent, mais qui ne sont pas d’une importance cruciale, en particulier le travail non violent et relativement simple. En fait, de nombreuses villes externalisent depuis plusieurs années les tâches de répartition radio de même qu’un nombre croissant de villes confient l'application de leur réglementation du stationnement à un tiers qualifié.

Autre exemple, même un banal accident de la circulation ne causant pas de blessures demande un minimum de deux heures de travail à un policier. Aux États-Unis, la National Highway Traffic Safety Administration a estimé que près de huit millions d'accidents de voiture par année – soit près des deux tiers de tous les accidents de voiture – ne causent aucune blessure. Même si seulement la moitié de ces accidents demande un rapport de police (le reste ne nécessite que l'échange des renseignements concernant l'assurance), cela représente huit millions d'heures payées pour 4 000 policiers travaillant à temps plein, soit près de 320 millions de dollars en salaires par année. Et cela, seulement pour remplir de la paperasse.

 

Laisser à d'autres le soin de secourir les chats dans les arbres. Une telle activité demande-t-elle vraiment des agents de police assermentés, hautement qualifiés et souvent expérimentés? En un mot, non. Des services de sécurité privés et qualifiés peuvent accomplir le même travail à bien meilleur marché, laissant ainsi les agents assermentés libres de s'occuper de crimes plus menaçants.

Un autre exemple est celui de la colossale opération d'éradication des plants de cannabis que certaines municipalités mènent chaque année au temps des récoltes. Plus de 400 policiers participent pendant plusieurs jours à cette opération qui n'est en somme rien de plus qu'une activité de jardinage! Bien sûr, une culture de substance illicite d'une telle ampleur est une entreprise criminelle qui peut nécessiter la présence d'agents de police armés. Cependant, assigner parfois plus de 400 policiers à ce type d’opération représente un énorme gaspillage de ressources. Une douzaine d'agents pourraient assurer toute la sécurité dont aurait besoin une grande équipe de travail du secteur privé munie de bulldozers.

 

Le nouveau visage du crime. Alors que les taux de crimes violents ont heureusement diminué, d'autres types de crime tels que les fraudes, les vols d'identité et les délits informatiques sont plus courants – ces crimes généralement beaucoup plus sophistiqués étant perpétrés par des groupes très organisés. C'est à ces crimes que les services de police devraient consacrer leur temps et leur talent.

Un tel travail est certainement plus intéressant et stimulant et les services de police devraient être prêts à payer des salaires plus élevés aux agents qualifiés pour enquêter sur ces crimes. Autre point important, le salaire des policiers doit être assez élevé pour contrer la tentation de la corruption.

Malheureusement, certains faux raisonnements empêchent les services de police et les municipalités de s'engager sur la voie de l'externalisation. L'un d'entre eux est que les coupes budgétaires entraîneraient nécessairement une diminution du nombre d'agents de police, ce qui conduirait à une diminution de la présence policière et donc en une augmentation de la criminalité. Cette peur est partagée tant par les vétérans policiers de la génération précédente que par les syndicats, ces derniers craignant également une diminution du nombre de leurs membres, de leurs ressources financières et de leur pouvoir.

 

Il y a toujours une demande pour de bons policiers. Dans les faits, la demande pour des policiers hautement qualifiés et bien payés n'a jamais été plus importante que maintenant parce que les activités criminelles sont de plus en plus sophistiquées et ciblent des crimes beaucoup plus lucratifs. L’externalisation des activités policières qui ne sont ni essentielles ni violentes telles que la rédaction des rapports d'accident, l'application de la réglementation du stationnement, la gestion du trafic et des foules ainsi que d'autres types de tâches peut représenter une décision financière très avantageuse, et ce sans miner la sécurité du public ni le professionnalisme et l'intégrité de la police.

Il y a un autre faux raisonnement à l'égard de l'externalisation de ce type d'activités qui s'applique également à tous les secteurs de la fonction publique :  soit que les entreprises privées profitent de l'occasion pour employer un personnel mal payé et plus ou moins qualifié. Bien que cela soit possible, une bonne administration de la municipalité et une bonne gestion des services de sécurité publique peuvent empêcher que cela se produise. Ainsi, les contrats conclus peuvent être rédigés selon des critères de performance et faire régulièrement l’objet de révisions et de mises en concurrence.

 

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