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Impartition de certaines tâches policières : les Canadiens y croient

novembre 22, 2017

Toute organisation voulant assurer sa viabilité et optimiser ses résultats doit s’assurer que ses ressources sont utilisées au meilleur endroit et de la meilleure façon possible. C’est vrai partout. Prenons le hockey ; si un entraîneur d’une équipe de la LNH plaçait son gardien de but au centre et un ailier devant le filet, nous serions plusieurs à nous demander si c’est réellement la meilleure utilisation des ressources qu’il a à sa disposition.

Un cabinet de dentiste maintenant ; si tous les membres du personnel étaient exclusivement des dentistes, non seulement les coûts de nos visites deviendraient astronomiques, mais en plus, nous serions plusieurs à contester la pertinence de payer un dentiste à gros prix pour effectuer les tâches administratives ou le nettoyage des dents.

Pourtant, lorsqu’on analyse l’organisation des services policiers canadiens, on remarque que de nombreux policiers sont affectés à des tâches qui pourraient aisément être confiées à d’autres, comme des agents de sécurité qualifiés. C’est dans cet esprit que GardaWorld a choisi de participer activement à un mouvement pour l’optimisation des services policiers.

La proposition nous apparaît tout à fait logique : lorsque des policiers doivent s’occuper de la gestion de la circulation à une intersection, ou encore donner des contraventions de stationnement, ils ne traquent pas des criminels ou n’interviennent pas dans des situations d’urgence. Affectons nos policiers à des tâches pour lesquelles eux seuls sont formés, et libérons-les des tâches accessoires en les confiant à des agents de sécurité habitués au travail à haut risque. Par exemple, les agents qualifiés de GardaWorld exécutent déjà des tâches telles que le transport de valeurs pour les institutions financières, le transport de détenus pour l’Agence des services frontaliers du Canada, le contrôle préembarquement dans les aéroports et la sécurité de diplomates et d’ambassades. 

Essentiellement, nous croyons que le crime pourrait être combattu plus efficacement en utilisant les bonnes personnes aux bons endroits. En procédant ainsi, nos forces policières seront davantage concentrées sur les enquêtes, sur la patrouille, sur la lutte au terrorisme ou aux gangs de rue, et tant d’autres.

Plusieurs endroits dans le monde ont emboîté le pas à cette optimisation des services policiers, notamment le Royaume-Uni. Au Canada, certaines municipalités ontariennes ont démontré un vif intérêt pour les possibilités de cette nouvelle façon de faire. Le gouvernement ontarien a d’ailleurs fait preuve de leadership en déposant récemment le projet de loi 175, qui servira à établir des paramètres.

Des exemples et un sondage Ipsos

 

GardaWorld a mandaté la firme Ipsos Public Affairs  pour mener un sondage auprès des Canadiens sur l’utilisation des firmes de sécurités en appui aux services policiers.  

Les résultats du sondage démontrent clairement qu’une majorité de Canadiens approuverait que des entreprises de sécurité supportent nos forces policières dans des tâches accessoires. En effet, deux fois plus de Canadiens sont à l’aise avec le concept que le contraire, un excellent point de départ pour un enjeu complexe, peu connu, mais important.

Les Canadiens se sont dit à l’aise avec plusieurs des propositions mesurées dans le cadre du sondage :  

•    Sécurité lors d’événements majeurs : 79 % favorables contre 16 % défavorables.
•    Gestion de la circulation : 70 % favorables contre 24 % défavorables.
•    Application des règlements municipaux et billets de stationnement : 59 % favorables contre 32 % défavorables.
•    Tâches administratives au poste de police (identification judiciaire, soutien administratif et gestion des installations) : 58 % favorables contre 33 % défavorables.

Les Canadiens démontrent également un niveau d’appui significatif pour d’autres propositions de l’industrie de la sécurité privée, bien que l’on constate un peu plus d’hésitation de leur part :  

•    Accompagner les victimes lors du processus d’identification d’un suspect : 49 % favorables contre 42 % défavorables.
•    Prise de déposition lors d’un vol à domicile après que les lieux aient été sécurisés par les policiers : 45 % favorables contre 46 % défavorables.
•    Services de détention et transport des détenus : 40 % favorables contre 50 % défavorables.
•    Prise de déposition et d’empreintes digitales et transcription d’entrevue au poste de police : 40 % favorables et 52 % défavorables.
•    Sécuriser les scènes de crimes : 37 % favorables contre 56 % défavorables.

Ces dernières données sont encourageantes, et nous portent à croire que les Canadiens pourraient éventuellement appuyer davantage ces propositions. Nous avons un travail de communication et d’éducation à faire, mais encore une fois, c’est un excellent point de départ pour un enjeu peu connu du public.

 

Assurer la viabilité

 

Au printemps 2017, la Chambre de commerce du Canada a tenu une conférence de calibre mondial sur ce sujet. Notre démarche est inclusive, et nous souhaitons donner une voix au plus grand nombre afin d’assurer un débat de société rationnel.  

L’une des raisons fondamentales pour lesquelles les humains forment des sociétés est le besoin d’assurer leur sécurité. Avec les technologies, le crime évolue et se complexifie, et le rôle des policiers devient de plus en plus difficile. Les besoins s’accroissent, alors que les budgets disponibles sont limités, et les différents paliers de gouvernement consacrent déjà des sommes colossales à la sécurité publique.  

À cet égard, les Professeurs Ruddel et Jones dans leur rapport « The Economics of Canadian Policing: Five Years into the Great Recession » projettent une augmentation des coûts des services policiers par habitant de 61 % entre 2011 et 2025 au Canada, en s’appuyant sur la tendance observée entre les années 2001 et 2012. Dans un même ordre d’idées, Mathieu Bédard de l’Institut Économique de Montréal affirmait en 2015 que l’impartition de tâches auxiliaires au secteur privé pourrait générer des économies substantielles, dépassant les 50 % dans certains cas. 

Ainsi, avec les mêmes budgets, il serait possible de faire plus et mieux en plaçant les bonnes personnes aux bons endroits. Il ne s’agit pas ici de remplacer les policiers, ou encore de privatiser les services de police. Il s’agit pour les services de sécurité d’effectuer les tâches pour lesquelles ils sont qualifiés, et ainsi permettre aux policiers de consacrer temps et énergie à combattre le crime et à servir encore mieux la population.

L’honorable Christian Paradis
Vice-président principal
GardaWorld