Burkina Faso Rapport de pays
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Sommaire exécutif
Perspectives opérationnelles
Les mesures d'austérité prises par le gouvernement ont entraîné une intensification des actions syndicales, en particulier dans le secteur public, qui risque de s'intensifier à mesure que les ressources publiques sont affectées à la défense. Le premier ministre a déclaré que le gouvernement ne peut se permettre d'augmenter les salaires ou de réduire le prix du carburant, et les impôts intérieurs ont augmenté. Les partis d'opposition et les groupes de la société civile affirment que la corruption gouvernementale est à la hausse. Les fréquentes attaques djihadistes, dont trois attentats meurtriers dans la capitale et des insurrections croissantes dans le nord et l'est du pays, créent un environnement opérationnel peu sûr.
Terrorisme
Le terrorisme est devenu un défi majeur pour le gouvernement, les forces de sécurité luttant pour empêcher la propagation des insurrections djihadistes. La capitale Ouagadougou a subi trois attentats entre 2016 et 2018, au cours desquels 60 personnes au total ont été tuées. Les risques d'enlèvement et d'attaque sont élevés dans le nord de la province de Soum, où le groupe djihadiste Ansarul-Islam a organisé une insurrection près de la frontière malienne. L'intensification des attaques dans la région de l'Est pose des risques pour les opérations minières et indique la création d'une nouvelle cellule djihadiste qui étendra probablement la zone d'opérations des troupes antiterroristes françaises.
Risques de guerre
Les risques de guerre civile ont augmenté à la suite d'une importante manifestation de l'opposition en septembre 2018 contre le terrorisme, la corruption gouvernementale et les mesures d'austérité, et d'autres manifestations antigouvernementales sont prévues dans les mois à venir. Le risque de guerre interétatique est minime en raison de la coopération étroite avec les pays voisins en matière de lutte contre le terrorisme, et tout différend frontalier sera presque certainement réglé par voie d'arbitrage, puisque les questions sont principalement d'ordre administratif. Les relations tendues avec la Côte d'Ivoire au sujet de sa participation à la tentative de coup d'État de 2015 ont été rétablies.
Risques pour la santé
Vaccins exigés à l'entrée
Fièvre jaune : un certificat de vaccination contre la fièvre jaune est exigé des voyageurs venant de pays où le risque de transmission de la fièvre jaune existe. Une seule dose du vaccin suffit pour conférer une protection à vie contre la maladie. Celui-ci doit être administré au moins dix jours avant l'arrivée dans une zone d'endémie afin d'être pleinement efficace.
Vaccins recommandés pour tout voyageur
Vaccins de routine : vérifiez auprès de votre médecin que vos vaccins de routine - à savoir les vaccins contre la diphtérie, le tétanos, la polio, la tuberculose, la grippe, la rougeole, les oreillons, la coqueluche, la rubéole et la varicelle - sont à jour.
Vaccins recommandés pour la plupart des voyageurs
Fièvre jaune : un certificat de vaccination contre la fièvre jaune est généralement recommandé pour tout voyageur.
Hépatite A : le vaccin est administré en deux doses, à six mois d'intervalle. Il est efficace à presque 100 pourcent. L'OMS préconise d'intégrer le vaccin contre l'hépatite A dans le calendrier national de vaccinations pour les enfants âgés d'un an ou plus.
Paludisme : il n'existe actuellement aucun vaccin homologué contre le paludisme. Cependant, certains traitements antipaludiques sont disponibles par ordonnance et peuvent réduire le risque d'infection jusqu'à 90 pourcent. Le type de traitement prescrit varie en fonction du niveau de risque et de la virulence des souches virales du pays ou de la région visité(e). La prise d'antipaludiques doit être effectuée durant l'intégralité du voyage ; elle peut être poursuivie quatre semaines après avoir quitté la zone à risque.
Typhoïde : le vaccin contre la typhoïde peut être administré par injection (en une seule dose)ou par voie orale (quatre doses). Le vaccin est efficace à 50-80 pourcent ; aussi, il convient de prendre toutes les précautions hygiéniques nécessaires lors d'un déplacement dans une zone à risque (cf. ne boire que de l'eau en bouteille, éviter les aliments insuffisamment cuits, se laver les mains régulièrement, etc.). Le vaccin injectable peut être administré dès l'âge de deux ans (six ans pour le vaccin oral).
Vaccins recommandés pour certains voyageurs
Hépatite B : l'OMS préconise que tous les nourrissons reçoivent la première dose dès que possible après la naissance (de préférence dans les 24 heures suivant l'accouchement). Cette première dose devra être complétée par deux ou trois autres du même type afin de terminer la série primaire. Les doses de rappel ne sont pas recommandées à tout âge.
Méningite à méningocoque : il existe plusieurs types de vaccins contre la méningite, dont certains requièrent des rappels périodiques. Aucun vaccin ne confère une immunité totale. Il est recommandé de consulter votre médecin au préalable afin de choisir le vaccin le plus approprié en fonction de vos antécédents médicaux et de votre projet de voyage.
Rage : la vaccination préexposition est conseillée pour les voyageurs se rendant dans des zones reculées et susceptibles d'être exposées à la rage (cf. régions ou environnements où la présence d'animaux errants - chiens, chats -, de chauves-souris et autres mammifères susceptibles d'être porteurs est avérée). Le vaccin est administré en trois doses sur une période de trois ou quatre semaines. La prophylaxie post-exposition est également disponible et doit être administrée dès que la personne a été exposée à un animal susceptible d'être porteur de la rage.
Risques naturels
Le voyageur notera que la saison des pluies s'étire de juin à octobre, entraînant souvent d'importantes inondations et glissements de terrain, y compris dans la capitale Ouagadougou. Les pluies de torrentielles de juin à août 2016 avaient affecté plus de 10 000 personnes (quatre morts).
Transport
Le pays souffre dans son ensemble d'infrastructures routières obsolètes et passablement dégradées dont l'état se détériore davantage lors de la saison des pluies. C'est particulièrement le cas pour l'axe très emprunté reliant la capitale Ouagadougou à la ville de Pô. Envisager un transport interurbain par la route peut s'avérer périlleux. La dangerosité des axes routiers est accrue par le non-respect du code de la route par les usagers, le non-entretien des véhicules et l'absence de structures de soins. Par ailleurs, l'absence d'éclairage public et le défaut de signalisation font que tout trajet de nuit doit être banni. En cas d'accident, il est recommandé de rester sur les lieux jusqu'à l'arrivée de la police.
En dehors des agglomérations, tous les déplacements doivent se faire de jour, en convoi de plusieurs véhicules tous terrains (4x4) et muni de réserves suffisantes en eau, en nourriture et en carburant. Il convient également de veiller à ce que le véhicule contienne des pièces mécaniques de rechange (roue, câbles, etc.) et dispose de moyens de télécommunication efficaces. Les déplacements entre Bobo Dioulasso et la Côte d'Ivoire, ainsi qu'entre Fada et le Bénin et le Togo sont particulièrement déconseillés en raison d'incidents récurrents signalés. Par ailleurs, il convient d'être extrêmement prudent lors de voyages vers le Niger, de se déplacer en convoi et si possible d'être accompagné d'une voiture de police.
Les coupeurs de route (bandits) sont toujours actifs, particulièrement dans les régions isolées (est), armés et potentiellement violents. Il convient de ne jamais résister : des cas d'assassinats ont déjà été signalés.
Il est déconseillé d'emprunter les transports publics, excepté pour les taxis jaunes qui offrent des services acceptables.
Infrastructures
Les coupures d'eau sont fréquentes et parfois le fait des autorités, en particulier depuis la pénurie de 2013 qui s'est accrue en 2016 en raison de la population croissante de Ouagadougou (+6% en 2015) et des températures anormalement élevées observées en février 2016. Depuis mai 2016, le gouvernement a introduit un système rotatif de rationnement de l'eau ; les quartiers ci-après sont privés d'eau pendant des périodes successives de 12 heures : Bangpoore, Bassinko, Gounghin Nord, Hamdalaye, Kamboinsin, Kilwin, Kologh Nossin, Kossodo, Larlé, Markoussi, Naaba, Ouidin, Pabre, Rimkieta Bissighin, Signoghin, Somgandé, Tampouy, Tanghin, Toessin, Toudebweogin, Yagma, et la zone industrielle de Gounghin.
En outre, le réseau de téléphonie mobile n'est pas toujours fiable en dehors des villes.
Informations pratiques
Climat
Le pays appartient à ce qu'on appelle communément la zone soudanaise de type tropical, à part le nord qui est une zone sahélienne. On rencontre deux saisons distinctes : la saison sèche, qui dure environ 8 mois, et la saison des pluies (l'hivernage), qui dure de mi-juin à mi-octobre. Les mois les plus chauds sont mars, avril et mai, où la température dépasse en permanence les 40 °C. De novembre à février, souffle un vent du nord, rafraîchissant mais desséchant : l'harmattan. C'est une période agréable, car tempérée : entre 25 et 30 °C, avec un peu de fraîcheur le soir.
Numéros utiles
Indicatif téléphonique: | 226 |
Centre médical international (24h/24): | (00.226) 70.20.00.00 |
Police: | 17 |
Pompiers: | 18 |
Gendarmerie: | (00.226) 80.00.11.45 / 50.30.62.71 |
En cas d'attaque de coupeurs de route: | 10.10 |
Electricité
Voltage: 220 V ~ 50 Hz
Prises:
Stabilité sociale
L'agitation sociale au Burkina Faso s'accentue en raison des mesures d'austérité prises par le gouvernement, notamment la réduction des dépenses publiques et l'augmentation des impôts intérieurs malgré une hausse rapide du coût de la vie. Les forces de sécurité sont submergées par l'insécurité croissante, qui a déclenché une manifestation majeure, mais pacifique, de l'opposition en septembre 2018. Les protestations de la communauté contre les entreprises minières au sujet des investissements sociaux et des exigences en matière d'emploi peuvent se produire, avec le risque d'endommager l'équipement minier. De puissants groupes de la société civile qui ont joué un rôle majeur dans la mobilisation contre l'ancien président Blaise Compaoré sont susceptibles d'inciter à de nouvelles manifestations anti-gouvernementales.