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La problématique de la contagion : comment les médias peuvent influer le nombre de fusillades

novembre 3, 2022

Lorsqu'une fusillade entraîne une autre, la recherche montre que la couverture médiatique provoque cet effet de contagion.  

Pour aider à comprendre les dernières données et recherches sur cet effet induit par la couverture médiatique et en partenariat avec ASIS International, David Paulos, AVP de notre région Mid-Atlantique, a organisé un webinaire avec Katherine Schweit, avocate, consultante en sécurité et agent spécial du FBI à la retraite, sur l'effet de contagion dans les fusillades de masse. 

 

Comment les médias influencent-ils l'augmentation des fusillades de masse ? 

Avec une fusillade de masse tous les 12,5 jours environ, les fusillades constituent un problème spécifique aux États-Unis. 

On a récemment parlé d'un effet de contagion, selon lequel une fusillade augmente la possibilité qu'une autre se produise de manière imminente. La contagion est une métaphore utile pour décrire la propagation d'un comportement à travers les années, mais elle n'explique pas comment il se propage.  

Comme l'a expliqué Katherine Schweit au début du webinaire, les meurtriers de masse copient rarement des incidents dont ils ont été directement témoins lorsqu'ils en imitent d’autres. Toutes les informations leur étant nécessaires ont été fournies à la base par de multiples sources médiatiques. Les gens imitent fréquemment les comportements qu'ils voient dans les médias, et la représentation ne semble pas avoir beaucoup d'impact. Peu importe la façon dont le modèle est présenté - en direct sur l'écran, dans un film ou même simplement par sa description - l'imitation peut toujours avoir lieu. 

"Il est important que nous définissions, en tant que société, à quel point la couverture médiatique est excessive et comment, en tant qu'organisations, nous pouvons l'influencer. Les médias confèrent aux tueurs le statut de superstar et finissent par influencer la décision des meurtriers potentiels", explique Schweit. 

 

Comment pouvons-nous contrôler le message pour réduire les fusillades de masse ? 

Au vu de ces informations, la solution logique pour beaucoup est de ne plus couvrir de tels événements. Cependant, cette décision reste délicate et tout aussi problématique. 

" Il n’y a malheureusement pas de solution miracle. La couverture alimente la contagion et l'absence de couverture alimente la colère et les théories du complot", ajoute M. Schweit. 

L'une des recommandations suggérées par plusieurs experts du secteur est de lancer des campagnes de prévention de fusillades par les médias. Ces campagnes devraient décourager le sensationnalisme et s'abstenir de diffuser les déclarations des tireurs. 

Il existe d'autres mesures, décrites par les études sur les imitations généralisées, que les médias peuvent employer pour limiter davantage les fusillades. Donner une image négative des actions du tireur peut être une tactique.  

Les discussions sur le comportement du tireur peuvent le dépeindre comme infâme ou lâche. Il a été démontré que le risque d'imitation est réduit lorsque le comportement observé est associé à une punition. Faire en sorte que les actions du tireur semblent humiliantes et répressibles pourrait réduire toute célébration possible de leurs actions, car les réactions émotionnelles comme la honte ne sont généralement pas liées à des résultats positifs. 

"Une chose est sûre, c'est que les médias doivent cesser de glorifier les actions des tireurs et de les aider à atteindre le statut de superstar", conclut Schweit.